dimanche 10 juin 2012

C'est vraiment pas l'année...

Moebius, et je ne sais pas combien d'autres nous ont quitté cette année. Et là c'est le tour de Bradbury.

2012 est vraiment une sale année pour la littérature et les geeks...

Bradbury, c'est surtout fahrenheit 451 pour le commun des mortels (dont je fais partie). Un visionnaire qui a apporté autant à l'écrit qu'au 7ème art (qui s'est plus que largement inspiré de ses oeuvres).





Et sans doute un des premiers films en 3d de l'histoire !



On est en droit de se demander si ces oeuvres sont bien de la fiction. Brûler des livres ou des écrits est un acte symbolique qui existe depuis.... l'écriture. Le plus souvent, il s'agit de tuer la culture de l'autre pour le réduire à un état de sous-humain. On pouvait aussi tuer toute une génération de femmes et d'enfants pour éviter qu'un adversaire revienne se venger plus tard, mais c'était contre-productif puisque pendant longtemps un ennemi vivant pouvait se vendre sur certains marchés adaptés.

La mode en ce moment est plus à l'autodafé de corans ou de bibles, selon l'angle d'approche, mais les "jolis feux de camps" Nazis à base de poésie ou de livres de sciences ne sont pas très loin de nous non plus, dans le temps ou l'espace.

Je trouve que peu d'actes "purificateurs" sont aussi angoissants : voir des humains brûler ce qui fait leur essence (oui c'est un jeu de mots pourri), à savoir leur culture, me fiche les jetons.
Cet acte, au-delà de la mort symbolique de l'autre, est aussi un suicide à petit feu (oui encore). Nous sommes sur terre depuis une période extrêmement courte, et la transmission de l'expérience et des savoirs entre les générations est peut être la seule et unique chose qui nous sépare réellement de l'animal.

La fiction a ici un goût très amer, puisque dépassée par la réalité. Chaque jour, des oeuvres disparaissent, sacrifiée sur l'autel de la rentabilité, et ne peuvent même pas être données au grand public gratuitement grâce au "copyright". Le film "Charly" en version française par exemple n'a pas été réédité en DVD depuis la mort de la VHS. Comme dans F451, il arrive que le piratage et le partage soient les seules solutions capables de sauver des pans entiers de la culture moderne.

ci dessous un bel article sur l'auteur

et puis au fait, les livres, ça brûle à combien ?
http://www.slate.fr/story/57665/livres-brulent-ils-vraiment-451?wpisrc=sl_ipad




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